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Читать: Le petit Cheval bossu - Пётр Павлович Ершов на бесплатной онлайн библиотеке Э-Лит


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Mais après cette nuit affreuse,

Quand même, la fin est heureuse”.

Et le père lui dit: “C’est bon,

Gabriel, mon brave garçon!”

La nuit va tomber au monde,

Le cadet doit faire sa ronde;

Mais Ivan ne s’en fait point,

Sur le four, il chante au coin

De toutes ses forces les plus bêtes:

“Oh, vos beaux yeux!..” à tue-tête.

Les frères doivent lui reprocher

Pour qu’il aille plus vite au pré,

Mais ils crient autant qu’ils puissent

Crier, sans qu’ils réussissent:

Ivan ne bouge pas, enfin,

C’est son père qui intervient

Pour lui dire: “Ecoute tes frères,

Fais ce qu’on te prie de faire,

Fais une ronde, et tu auras

Des images, des fèves, des pois”.

Alors, du four, Ivan glisse,

Cherche et met sa vieille pelisse,

Dans son sein, il met un pain

Et va faire sa ronde enfin.

La nuit tombe, la lune se lève;

Ivan fait sa ronde sans grève,

En voyant que tout est bon,

Il s’assied sous un buisson:

Au ciel, il compte des étoiles,

De son pain, il se régale.

Le minuit sonne, brusquement,

Un cheval hennit; Ivan,

De-dessous sa moufle, regarde, –

Une jument, sans prendre garde,

Est là, une si belle jument,

Blanche comme neige d’hiver vraiment!

Elle a une longue crinière

D’or, frisée, jusqu’à la terre.

“Arrête! C’est notre voleur!..

Je ne suis pas un railleur,

Je prendrai ton cou, ma belle,

Voilà comme tu es, saut'relle!

Sois sûre, je suis très sérieux!”

Une minute après, il peut

Courir vers la jument blanche,

Saisir sa queue en revanche

Et s’asseoir vite sur son dos

A l’inverse de comme il faut.

La jument blanche de jeune âge,

Brille des yeux d’une forte rage,

Tourne la tête comme un serpent,

Se lance comme une flèche. Aux champs,

Elle saute et fait de grandes rondes,

Sursaute des fossés en s’conde,

Galope à travers des monts,

Se cabre aux forêts de bonds,

Par la force ou par la fraude,

Pour le vaincre, elle cherche un mode.

Mais Ivan n’est pas peureux –

Il se tient bien par sa queue.

Final’ment, elle devient lasse.

“Ivan, – lui dit-elle, – de grâce!

Si tu as pu te tenir,

Je devrai t’appartenir.

Donne pour mon repos une place,

Comme tu peux, soigne-moi lasse.

Attention! A l’aube, trois fois

De suite, tu me permettras

Seule en rase campagne de faire

Une prom’nade volontaire.

Après ces trois jours, il faut

Que j’accouche de deux chevaux –

Tels qu’on ne trouve pas au monde,

Même si on fait une grande ronde,

Et encore un p’tit Cheval,

Haut de cinq pouces, mais spécianame = "note"

Sur le dos, il a deux bosses,

Des oreilles d’âne lui haussent.

Si tu veux, vends ces deux ch’vaux,

Ne vends, ni pour un chapeau, –

Le p’tit, – ni pour une ceinture,

Ni pour une sorcière; j’assure –

Sur la terre et sous la terre,

Il s’ra ton ami en clair;

En hiver, du froid, il cache,

Et du chaud en été, – sache

Ça; si tu veux boire, manger –

Il pourra te le donner.

Après, je prendrai la chance

Aux champs de toute ma puissance”.

Ivan pense: “Soit, c’est assez”,

Et dans la grange des bergers,

Il mène la jument en hâte,

La ferme avec une natte

Et, à l’arrivée du jour,

Au village, est de retour,



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